Un diplomate israélien démissionne, la communauté internationale fait pression sur le gouvernement de M. Netanyahou pour qu'il reprenne les pourparlers, le Likoud est en perte de vitesse dans les sondages tandis que le Kadima gagne en populatité : voilà en réusmé la situation présente en Israël. Se réjouissant de l'impopularité croissante du Premier ministre et de son parti, le parti d'opposition, le Kadima, entend profiter de ce nouvel élan. A-t-il cependant les moyens de prétendre au pouvoir aujourd'hui?
Les derniers évènements ont montré que la communauté internationale était de moins en moins favorable à la politique actuelle menée par Israël. Le récent veto américain au Conseil de Sécurité des Nations-Unies a en effet été révélateur de la perception qu'ont les pays étrangers d'Israël, la plupart d'entre eux condamnant les constructions juives en Judée-Samarie. Bien que M. Netanyahou ait engagé le processus de démantèlement de certaines implantations, les dirigeants occidentaux – et naturellement des pays arabes – prennent partie pour les Palestiniens. Animé d'une volonté "humanitaire" nombre de pays entreprennent aujourd'hui la mise en place de flottille à destination de la Bande de Gaza. Depuis la prise du pouvoir du Hamas dans la région côtière en 2007, le blocus d'Israël, maintenu pour des raisons sécuritaires indéniables, n'a cessé de susciter les critiques des pays étrangers. Bataillant aux côtés de Mahmoud Abbas pour la création d'un Etat palestinien les pays occidentaux se montrent de plus en plus hostiles à Benyamin Netanyahou.
Les critiques à l'encontre du Premier ministre israélien ne résonnent pas seulement dans l'arène internationale mais également à l'intérieur du pays. La récente hausse du prix de l'essence, celle prévue des produits alimentaires de base et les grèves menées par les employés gouvernementaux sont révélateurs du mécontentement croissant. Nombre de ses électeurs ont été déçus par la politique qu'il a mené, lui reprochant son manque de fermeté face aux autres Etats. La décision du démantèlement de certaines implantations a ravivé la colère de certains électeurs, le Premier ministre ayant toujours pris position pour la continuité des constructions en Judée-Samarie. Étant le chef du gouvernement, et par conséquent le responsable de l'Etat, certains lui reprochent également les échecs de la politique étrangère.
Si Benyamin Netanyahou est vivement critiqué, il n'est pourtant pas le seul. Le ministre des Affaires étrangères, issu du parti Israel Beitenu, soulève également les foudres des pays étrangers. Des diplomates du ministère désapprouvent également les positions de M. Lieberman, confèrent les critiques de M. Baruch, selon lequel la politique étrangère d'Israël est tout simplement "mauvaise". Il faut cependant nuancer ses positions, prenant en compte le récent sondage montrant que le parti du ministre des Affaires étrangères se maintient et ne suscite pas tant de mécontentement que cela. Ainsi pour de nombreux sympathisants d'Israel Beitenu, M. Lieberman a l'avantage d'être l'homme "qui dit tout haut ce que les autres pensent tout bas".
L'autre grand parti, le Kadima – parti d'opposition – emmené par l'ancienne ministre des Affaires étrangères Tsipi Livni, surfe sur cette vague de mécontentement et entend bien profiter de ce nouvel élan. Donné favori selon le dernier sondage, Tsipi Livni en profite pour faire valoir les mérites de son parti. Le parti Kadima se défini comme un parti de centre et prône la création d'un Etat palestinien démilitarisé. Il prévoit également la préservation de la majorité juive en Israël et du foyer national juif. Selon cette logique, le parti est favorable aux retraits de certaines terres afin de pouvoir rester un Etat juif et démocratique et ne pas avoir à se retrouver en infériorité numérique par rapport à la population musulmane. Hormis le dernier point, le parti du Kadima prône des valeurs et des actions conformes à la volonté d'une partie des Israéliens, comme le montre son statut de parti d'opposition.
Il ne fait aucun doute cependant que l'actualité et la diminution des avis favorables au Premier ministre jouent un rôle important dans la confiance accordée par la population au parti de Mme Livni. Ne faisant pas partie de la coalition dirigée par Benyamin Netanyahou, le parti représente l'avantage de ne pas être mis en cause dans l'impasse dans laquelle se trouvent actuellement les pourparlers avec les Palestiniens. Cependant s'il ne lui ait pas reproché la situation actuelle, Mme Livni et son parti ne sont pas exempts de certaines condamnations. Récemment encore, un de ses proches collaborateurs appartenant au Kadima, Moshe Schori, est en résidence surveillée dans le cadre d'une enquête portant sur la corruption. Tsipi Livni a immédiatement pris ses distances avec l'accusé afin que son image et celle de son parti n'en soient pas affectés.
Si à première vue les résultats du sondage et le crédit accordé au Premier ministre semble favoriser le Kadima, reste à savoir si ce parti réussira à s'imposer. Nombre d'observateurs constatent d'ailleurs que malgré les résultats positifs pour l'opposition, les Israéliens votent de plus en plus à droite.
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vendredi 4 mars 2011
lundi 7 décembre 2009
Interview de Tzipi Livni dans Le Parisien.fr

L’Iran semble de plus en plus près d’avoir l’arme nucléaire. Que faire ?
Sur ce dossier, les prises de position du président Sarkozy sont cruciales. Le président français a parfaitement compris la nature de la menace iranienne. S’il est vrai qu’Ahmadinejad répète qu’il veut rayer Israël de la carte, le danger va bien au-delà. La plupart des pays arabes de la région sont en danger, le monde entier est en danger. Il ne s’agit pas de savoir ce qu’il faudra faire le jour où l’Iran aura l’arme nucléaire, car ce serait le point de non-retour absolu. Il faut l’empêcher de l’avoir. Et il faut agir tout de suite. Téhéran a essayé de cacher ses installations proches de Qom et ne veut pas coopérer avec l’AIEA. L’Iran aura la bombe si le reste du monde ne se mobilise pas pour l’arrêter. Il doit comprendre qu’on ne le laissera pas faire. La communauté internationale doit cesser de recourir à des compromis. Elle doit prendre des sanctions beaucoup plus efficaces. Et je vois que c’est ce que préconise la France.
Comment réagissez-vous à l’initiative de l’Union européenne qui veut déclarer Jérusalem-Est comme capitale d’un futur Etat palestinien ?
Cette initiative ne va pas aider à relancer les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens. C’est une erreur. S’il est de l’intérêt des deux parties en cause à reprendre le dialogue, c’est à elles deux de prendre les décisions, pas à l’Union européenne. Cela n’aide personne. Et c’est tout simplement hors de question. Le statut de Jérusalem fait partie des négociations de paix.
Est-il possible de renouer le dialogue entre Israéliens et Palestiniens ?
Nous pouvons parfaitement reprendre les négociations au point où elles se sont arrêtées il y a un an. Elles n’ont pas échoué, pas capoté. Elles ont été interrompues, essentiellement à la suite des élections israéliennes. Nous devons nous remettre autour d’une table.
Quels pays, ou quelles puissances, peuvent aider à la reprise des contacts ?
L’attitude de Washington est capitale. La communauté internationale est entraînée par les Etats-Unis. Mais l’Union européenne peut aussi avoir de l’influence. Et Nicolas Sarkozy a une position de leadership. Mais le poids des Etats-Unis est crucial. Les Israéliens pensent que les Américains les connaissent mieux et sont mieux à même de les entendre et les comprendre.
Mais Barack Obama semble moins favorable à Israël que son prédécesseur…
Entre les Etats-Unis et Israël, ce n’est pas une question de personne. Sur le fond, peut importe qui est à la Maison-Blanche. Les Etats-Unis prennent à coeur l’intérêt d’Israël. Aujourd’hui, cet intérêt passe par l’existence de deux Etats, l’un israélien, l’autre palestinien. Une large majorité de la population israélienne est d’accord sur le principe de « deux Etats pour deux peuples ».
Avec quel interlocuteur du côté palestinien ?
Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne. Il est là. Il est notre partenaire légitime dans les négociations de paix. Nous avons besoin de lui, et de ce qu’il représente, pour mettre fin à un conflit entre deux peuples. La bonne stratégie est de travailler avec Mahmoud Abbas et les siens même si, en ce moment, ils sont en position de faiblesse. Nos positions divergent, mais on devrait tout de même trouver un dénominateur commun pour mettre fin au conflit.
Mais Benyamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, veut-il, lui, d’un Etat palestinien ?
C’est faute d’accord entre nous sur ce point et d’autres que j’ai refusé de participer au gouvernement et que je suis le chef de l’opposition. Quand je suis à l’étranger, je dois équilibrer entre mes critiques envers le gouvernement et la volonté de ne pas attaquer le Premier ministre, alors je m’arrêterai là.
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